Nichée sur les rives du Guadalquivir, Séville joue de son charme et rares sont les visiteurs qui ne lui succombent pas. J’ai moi-même adoré visiter Séville. Il faut dire que la belle andalouse a de sérieux atouts ! Son très riche patrimoine, marqué par les différentes cultures chrétiennes, arabes et gitanes, son soleil omniprésent été comme hiver, son ambiance festive, sa gastronomie…
Un des 48 bancs longeant le palais. Ici, celui de la province Albacete
Séville est une ville où il fait bon vivre et cela se ressent immédiatement ! Autre atout de taille, Séville est très facilement accessible en avion et les tarifs sont plus que raisonnables si l’on s’y prend assez tôt. On a payé 130 euros aller/retour de Nice pour deux personnes avec easy-jet.
Il y a vraiment plein de choses à voir à Séville ! Entre ses monuments historiques, ses quartiers bourrés de charme, ses lieux culturels et ses espaces naturels, il est impossible de s’ennuyer dans la capitale andalouse ! Selon la légende, Séville fut fondée par Hercule. Ce sont les phéniciens et les carthaginois qui l’occuperont puis les romains l’appelleront Hispalis et fonderont la colonie d’Italica.
C’est la que naquirent les empereurs Adrien et Trajan. Les Arabes lui donnèrent le nom de Ixbilia, d’ou provient le nom de Séville. En 1248 elle fut conquise par le roi chrétien Ferdinand III le saint. C’est à partir de la découverte de l’Amérique en 1492 que Séville devient le principal port desservant le Nouveau Monde, initiant ainsi plusieurs siècles de grandeur et devenant l’une des villes les plus brillantes au monde.
Le Palais
Seville par sa beauté et sa grandeur architecturale rivalise avec les grandes villes italiennes comme Rome ou Florence, Venise étant hors norme en Europe. Elle peut être considérée, sans aucun doute, comme le centre artistique, culturel, financier, économique et social du sud de l’Espagne.
Le palais est un mélange des styles mudéjar, gothique et renaissance
L’un des aspects les plus importants de Séville, c’est son splendide patrimoine. Peu de ville dans le monde peuvent s’enorgueillir de cet incroyable creuset de cultures reflété dans la ville: églises, palais, tours, musées, remparts, places et rues, font que le visiteur est sans cesse en extase, ce qui rejoint ma réflexion précédente en y ajoutant Londres, Séville se retrouve dans le top 5 des plus belles villes d’Europe.
Un des ponts décorés de céramique enjambant les canaux
Elle fut la base des opérations d’outre mer dans l’atlantique et le pacifique pendant plus de deux cents ans. C’est la ville de Velasquez et de Murillo, mais aussi de Carmen, de Don Juan et de Figaro, le fameux barbier de Séville.
La capitale de l’Andalousie, vous l’aurez compris fait partie de ces endroits au caractère bien trempé et possède l’une des vies nocturnes les plus animées d’Europe avec Prague ou Londres bien bien loin de la tristesse parisienne. Capitale d'un royaume almohade qui s'étendait sur le Maghreb et la moitié de l’Espagne.
La fontaine de Vicente Traver
L’un des endroits les plus spectaculaires de Séville est sans doute sa magnifique place d’Espagne. Conçue par l’architecte Anibal Gonzalez, elle fut construite à l’occasion de l’exposition ibéro-américaine organisée à Séville en 1929. Sa superficie est de 50 000 mètres carrés et son diamètre de 200 mètres dont 19 000 m² pour le palais et 31 000 m² pour la place elle-même et les canaux.
Elle a nécessité 15 ans de construction et plus de 1000 artisans ! Pour visiter la Plaza de España, il faut commencer par traverser le grand parc de Maria Luisa de Séville. Passées les grilles du parc, nous sommes subjugués par le spectacle ! Face à nous, une place immense surplombée par un palais de 3 étages.
Un canal de 515 mètres bordant le palais, offre des promenades en barque
À nos pieds, une immense fresque recouvre toute la place. C’est époustouflant, sensationnel, grandiose, fabuleux… Des adjectifs, donnez-moi d’autres adjectifs si vous en connaissez pour décrire le sublime !!
Nous approchons alors de plus près et nous découvrons de magnifiques ponts surplombants de petits canaux. Sous les arches de la place, nous remarquons un alignement de bancs de toutes les couleurs ! 48 pour être exact ! Ils représentent les provinces espagnoles et les 2 archipels !
Une des deux ailes du palais et son bâtiment intermédiaire
Sur chacun d’entre eux, on peut voir la carte de la province et son blason. Ces bancs sont d’ailleurs adossés aux ailes du palais dont le mélange de style Renaissance, gothique et mudéjar ne vous laissera pas de marbre… il y a aussi les quatre ponts qui relient la place centrale et le palais, évoquant les royaumes de Castille, Aragon, León et Navarre, un symbole d’unité politique de l’Espagne.
Avec Soso, je décide ensuite de monter au premier étage pour avoir une vue de l’ensemble de la place ! En prenant de la hauteur, je me rends compte que le lieu m’est étrangement familier… Rien de plus normal, la Plaza de España a servi de décor pour les films Star Wars ! Surtout l’épisode II : L’Attaque des Clones. Mais aussi: Le lion et le vent ou encore Lawrence d’Arabie.
Chaque province a sa carte, le blason de sa capitale et des mosaïques représentant une scène de son histoire
La place se trouve juste en face du Gualdaquivir qui représente le chemin vers l’Atlantique et vers l’Amérique. Sa forme semi- elliptique symbolise le chaleureux accueil de l’Espagne aux pays d’Amérique latine. Un palais où se mêlent les styles renaissance, gothique et mudéjar longe l’arrondi de la place.
C’est en 1914 que l’architecte Aníbal González a débuté la construction de la Place d’Espagne de Séville, près du superbe parc de María Luisa. Ce projet a été créé pour l’Exposition ibéro-américaine de 1929, et c’est en 1948 que la place a été achevée par Vicente Traver et Pedro Sánchez Núñez. Avec ses ponts, barques et calèches si romantique, la place d’Espagne et l’un des symboles de la capitale Andalouse.
Au delà de ce cliché, c’est un véritable joyeux d’architecture que l’on ne se lasse pas l’admirer de jour comme de nuit ! De l’autre côté du parc Maria Luisa, à l’opposé de la place d’Espagne se dresse la place de l’Amérique : Plaza de America, construite elle aussi, vous vous en doutez, pour l’exposition ibéro-américaine de 1929.
Sur la Place América, place centrale du parc, les enfants s’amusent à nourrir les pigeons qui affluent; cet endroit est affectueusement appelée par les sévillans « la place des pigeons. » Le parc abrite aussi plusieurs monuments : monument à Adolfo Béquer, à Miguel de Cervantes et autres figures littéraire. Notons aussi la présence de deux musées : le musée des Arts et Coutumes Populaires et le musée archéologique.
Pour clore la balade, rien de tel qu’un rafraîchissement ou quelques tapas dans un bar ou café qui se trouvent au sein du parc. Au XVIe siècle, tandis que les conquistadors dépeçaient le Nouveau Monde et lui dérobaient l'or qui allait enrichir l'Eglise et financer les guerres européennes de la couronne d'Espagne, la Casa Lonja, appelée aussi Casa de Contratación, et aujourd'hui Archivo de Indias, abritait les tractations entre la péninsule Ibérique et l'Amérique latine.
C'était en quelque sorte la Bourse du colonialisme à l'usage des marchands, ou encore une sorte de ministère des Colonies. Classé au patrimoine mondial de l'humanité, le bâtiment, de style Renaissance, fut construit entre 1583 et 1598 par le grand architecte de l'Escurial, Juan de Herrera sur un projet de Juan de Mijares y Alonso de Vandelvira, puis au XVIIIe siècle, il fut continué par Miguel de Zumárraga.
Depuis 1784, la demeure, nantie d'un superbe patio, abrite les archives des Indes, estimées à environ 90 millions de documents, accessibles uniquement aux chercheurs qui y trouveront des mines de renseignements inépuisables. On peut toutefois se faire une idée de l'avancement des découvertes du continent latino-américain en consultant plans et cartes.
On pourra notamment admirer l'une des premières cartes, celle du golfe du Mexique, élaborée en 1519, ainsi qu'un tableau, entre autres, de Goya représentant le portrait de la reine María Luisa. On se rafraîchira aussi la mémoire sur l'histoire des Amériques, puisqu'une exposition, très bien conçue, propose sur de grands panneaux les dates importantes ainsi que l'évolution des relations entre le Nouveau Monde et l’Espagne.
DIAPORAMA PLACE ESPAGNE