A deux cents mètres à peine s’étend le quartier chouara ou quartier des tanneurs. C’est une étape incontournable dans une visite de Fés, meme si le visiteur ne fait qu’y passer rapidement, c’est un passage obligé et indispensable.
Le spectacle est fabuleux. N'allez jamais à Fés sans aller voir ce quartier ce serait vraiment dommage !
Les odeurs sont multiples, fortes et irritantes et peuvent être plus ou moins fortes en fonction de la chaleur. D’ailleurs en rentrant par l’une des tanneries pour acceder au balcon, notre hôte distribuera des feuilles de menthe pour que nous puissions en mettre sous notre nez et attenuer les odeurs presques insupportables.
Les peaux y sont préparées dans des bains d’acide et de chaux. Les peaux sont successivement débarrassées de leurs poils, trempées dans des cuves remplies d’excréments de pigeons, ensuite lavées et enfin teintes grâce à des colorants naturels pour la plus part. Elles seront alors tannées puis séchées. Un travail monstrueux et pénible pour ses hommes qui pataugent dans ses marmites toutes la journée,toute la semaine, toute l'année.
Un travail bien sur pas suffisamment rémunéré pour l’ampleur de la tache ! le moyen age au 21e siecle ! Quand vous acheterez un cuir venant du Maroc, pensez y si quelque fois vous le trouvez trop cher ! ensuite nous continuons notre visite vers une porte celebre.
La porte Bab es-Seba marque l’entrée de Fès el-Jedid ainsi que l’artère principale de ce quartier.
La rue Moulay Souleiman est une voie commerçante et fut le quartier juif à l'epoque , animée à toute heure de la journée. Elle borde une partie du domaine Royal, un ensemble de palais et de jardins s’étendant sur plusieurs dizaines d’hectares. L’imposante façade du palais el-Makhzen se dresse devant la place des Alaouites.
Sous un luxe de céramiques multicolores s’ouvrent trois lourdes portes de bronze ciselé séparées par des colonnes de stuc. Soso en profite bien sur pour se faire photographier avec la garde royale tout à fait disposer à lui faire une place au milieu d'eux (voir episode precedent). Nous continuerons notre visite en montant sur les hauteurs de Fès el-Bali ou de la forteresse édifiée au XVI siècle nous offre un beau point de vue remarquable sur la médina.L'un des panoramas les plus spectaculaire sur la cité.
Fés est aussi la capitale de l’artisanat, sachez que les souks sont en général moins cher que ceux de Marrakech plus touristique ou d'une autre ville du Maroc.
Nous faisons une petite visite au centre artisanal qui se trouve à la sortie de la ville sur la route de Taza repérable d’assez loin grâce à la fumée de ses fours à poterie. On y accède par une mauvaise route, mais ici nous avons la garantie de produits qui sont directement fabriqués par les artisans eux mêmes. Gisèle et Roger craque pour une table en fer forgé dont la fresque en mosaïque représente tout l’art arabo-Andalou. La livraison étant assuré dans le monde entier, le deal est conclu autour d’un thé à la menthe. Dés leur rentré en France ils auront deja des nouvelles pour la livraison.
La question de l'artisanat à Fés est longtemps restée épineuse: devait on laisser cette activité essentielle à la vie de la medina s'y épanouir,sachant que son caractere tres polluant menacait la vieille ville et ses habitants, ou devait on la délocaliser hors des murs , au risque de priver la medina de son ame et de la transformer en ville musée tournée uniquement vers le commerce et le tourisme ? On a finalement opté pour la creation d'un quartier artisanal à l'exterieur de la medina cencé accueillir les activités polluantes.
Mais les Fassis ne l'entendent pas de cette oreille , si bien que la Medina continue son activité artisanale et ancestrale sans faiblir. Sauf que maintenant il y a 2 endroits bien distincts pour l'artisanat et Fés ne cesse de s'agrandir. De 250000 personnes dans les années 70 , Fés est passé maintenant à plus d'un million d'individus, ce qui en fait la troisieme ville du pays.
Une ville immense ou la solidarité motarde se verifira une nouvelle foi. Perdu dans un quartier pour rejoindre la route de Meknes , ne sachant plus ou aller, les Free Riders durent s'en remettre à un motard Marocain d'un gros cube japonnais qui nous mettra sur la voix à la sortie de la ville et tout cela sans nous demander un Dirham . Nous pouvons prendre la route qui mene à Meknes,Volubilis et Moulay Idriss , nous sommes sur la bonne voie......
DIAPORAMA DE FES ET SES TANNEURS