MAHDIA & SON CIMETIERE MARIN (6)

10 août 2023 4 10 /08 /août /2023 16:51

MAHDIA & SON CIMETIERE MARIN (6)

En sortant de la gare... les immanquables épices.

Le cimetière marin de Mahdia se situe sur la côté ouest de la presqu’ile rocheuse de Mahdia sur le bord de mer qui est nommée actuellement « Borj Errasse ». C’est un site impressionnant surtout pour l’étendue de son panorama sur la ville dont la beauté a inspiré de nombreux peintres, graveurs et photographes au fils du temps permettant à ce belvédère d’être une escale appréciée par de nombreux touristes.

pas trop un endroit pour les vegans n'est ce pas ?

Le cimetière marin comprend des centaines de tombes blanches, posées sur un tapis végétal sur des petites collines. Il est entouré par un fort ottoman, un phare, un arc phénicien et un petit port de pêche.

Je connaissais Mado mais pas encore Evelyne....nissart per sempre !

On y trouve aussi les restes d'une nécropole datant de l’époque punique. La présence dans le cimetière de trois saints ou marabouts (Sidi Jaber, Sidi Bel Hassan et Sidi Snoubri) attirent tous les vendredis une population de fidèles venant célébrer des fêtes familiales ou leur apporter des offrandes.

Je dois aussi préciser qu'a tout moment de mes balades, je me suis senti toujours en sécurité, ce qui n'est pas le cas de villes comme Marseille ou Paris...

le ribat domine la mer ...et le cimetière

Les visites sont parfois accompagnées par des troupes musicales locales. Le Cap Africa a été choisi au XVIIème siècle pour abriter le cimetière de la ville. Les habitants de l’époque ont certainement du être touchés par la poésie du lieu et la sensation d’éternité qui se dégagent de ce bout de terre pelé qui brave vents et tempêtes.

la route qui longe le cimetière marin des deux cotés..

Évoluant au gré des saisons, tantôt dans les tons ocres du sable et de la roche durant l’été, tantôt verdoyant, avec ses bouquets de lauriers et ses herbes folles au printemps, il est constellé de ces tombes blanches modestes qui rappellent au passant combien est éphémère la vie ici bas.

Pêcheur sur son flouka

L’arc phénicien, ruine du « Sour », muraille battit par les fatimides, veille sur ce panorama unique et nous rappelle combien le premier port de pêche de Tunisie est riche d’Histoire. Celle qui fut un jour Jemma pour devenir Aphrodisium et ensuite Cap Africa dans l’antiquité a en effet vu se succéder Phéniciens et Romains, puis Fatimides qui en ont fait la capitale de leur empire et l’ont baptisée du nom qu’on lui connaît.

ruines et bassin romain

Petit port (romain) de pêcheurs vers le cimetière marin

Elle sera le théâtre de terribles batailles sous les Hilaliens et a changé de maîtres à de nombreuses reprises : proie des Normands de Sicile, des Chevaliers de Malte puis des Gênois, suivis des Espagnols et des corsaires Ottomans.

Le phare et l'un des trois marabouts

Les Espagnols de Charles-Quint ayant tout rasé « à coups de mine » avant leur départ. Néanmoins, le rempart ouest est encore visible au moins dans ses substructions. Des nombreuses tours qui commandaient l’entrée du côté de la mer, il ne reste plus que des vestiges, seuls témoins des luttes épiques extraordinaires dont la presque île était chaque fois le théâtre et l’enjeu.

Carré d'une même famille

A l’extrémité du Cap, à l’endroit ou les dernières roches plongent dans les flots, se dresse encore, squelette isolé, la tour dite « d’Hannibal ». Là aussi, épousant les contours rocheux du rivage, on peut encore distinguer les restes très curieux d’une nécropole antique et très probablement punique dont les tombes semblent orientées Est-ouest. Les squelettes y sont encore visibles.

Prés des ruines romaines

« Le Bordj », qui était le palais du fondateur de Mahdia, « Obayd Allah el Mehdi », semble être de construction relativement récente et vraisemblablement turque. En contre-bas et à l’Est sud-est, on peut très nettement distinguer l’ancien port creusé en gagnant sur la terre. Ce port communiquait avec la mer par une passe étroite défendue par des tours fortifiées dont on peut admirer les glorieux restes.

Une arche romaine sur le bord de mer

Ce port constitue aujourd’hui un refuge pour les petits bateaux à rames, servant de pêche artisanale. L’espace qui l’entoure est aussi utilisé comme entrepôt pour les filets et comme atelier de réparation pour les barques.

Le cimetière marin de Mahdia

Les enfants du quartier n’hésitent pas à jouer autour des tombes ou à accompagner leurs moutons qui profitent de la végétation printanière. Les rivages voisinant les tombes sont souvent utilisés par les femmes pour laver la laine surtout pendant la saison estivale. Aujourd’hui il reste de cette histoire une ouverture à l’autre unique qui constitue l’identité des Mahdois, qui gardent inscrit dans leur mémoire ce passé prestigieux.

Marabout (édifice et personnage)

Mahdia la rebelle a du se battre durant les années 60 contre l’appétit des promoteurs qui voulaient raser leur cimetière pour bâtir un complexe touristique. Ils ont su protéger leur patrimoine de la meilleure des manières. Souhaitons aujourd’hui que les services municipaux puissent s’engager dans une véritable démarche patrimoniale en valorisant cet endroit unique au monde.

Dans la médina

Car Mahdia est vraiment unique : On est charmé par la sérénité qui s’en dégage et par l’accueil de ses habitants. Depuis quelques années et avec les changements des mœurs, le cimetière est devenu un lieu de promenade très recherché par les jeunes couples à la recherche de calme, de solitude et d’un paysage romantique.

Parcourir ce cimetière, c’est ce promener, chercher, monter, descendre, continuer, arriver, s’arrêter, contempler. C’est une danse étrange, où alors peut-être tout le contraire d’une danse, que le cheminement assujetti à un sol qui n’a point de loi. Le corps ne peut rien prévoir, chaque pas est une invention spéciale de l’œil et de l’instant. Nul pas ne ressemble à un autre, aucun n’a l’amplitude, la figure, la dynamique du précédent.

Le bleu évoque la Méditerranée et la richesse de ses échanges commerciaux. On le retrouve de la même façon en Grèce et en Turquie. Le bleu incarne le multidimensionnel dans l’univers

Point d’habitude ici à Mahdia. Mahdia est une ville aux plusieurs chefs-d'œuvre architecturaux grâce à son passé riche : la porte fortifiée de Skifa Kahla, le vieux port, le grand Bordj El Kébir, le musée de Mahdia, les anciens remparts…

une rue de la médina

Un repeuplement successif d’Andalous, d’Anatoliens et de pêcheurs siciliens en fit une ville riche de cultures et de traditions. Je poursuis maintenant vers la médina qui est l’une des plus intéressantes de la Tunisie. Sa structure est organisée en deux périphéries est-ouest : une qui commence de la Skifa el Kahla pour se terminer à la place de la grande mosquée.

Un atelier de tissage avec de beaux foutas

Elle regroupe les espaces publics que sont les cafés, les ateliers d’artisans (on en dénombre une centaine aujourd’hui), le hammam. L’autre espace dédié aux habitations atteint l’ouest de la Skifa jusqu’aux limites du cimetière marin d’ou nous arrivons.

Rue de la médina de Mahdia

Les souks sont regroupés dans les deux rues parallèles qui vont de la Skifa à la Grande Mosquée. Hormis les boutiques touristiques, on découvre toute la richesse de l’artisanat de Mahdia à travers les très nombreux bijoutiers et ateliers de tissage : bijoux d’or, d’argent et d’ambre ; tissus de coton, en soie et fils d’or, aux couleurs vives et variées.

Un porte d'entrée dans la médina

Ses commerçants sont restés fidèles aux traditions et n’exposent pour la plupart que des produits artisanaux (tapis, soie, bijoux anciens, tenues traditionnelles, …). L’ atmosphère orientale nous captive dès notre arrivée. En sortant de la Skifa Kahla, on continue tout droit et on adore flâner au milieu des ruelles de la vieille ville où se juxtaposent les maisons centenaires typiquement Tunisiennes.

Le port de pêche de Mahdia

En avançant, on arrive d´abord à la maison d’un artisan où les tisseurs de soie façonnent des motifs colorés. Quelques pas plus loin, on atteint « Dar Sghir », une authentique maison Tunisienne qui nous ouvre ses portes pour nous faire découvrir les traditions Mahdoises du quotidien mais aussi celles du mariage qui détient une place cruciale dans les coutumes de la ville.

le chantier naval

Le souk est une véritable caverne d’Ali Baba. Très rapidement, le bruit des négociations envahit la place dans un monde de couleurs, senteurs et saveurs. On décide d’aller siroter un thé à la menthe à la place du Caire à l’ombre d’un ficus protecteur et on y découvre encore les labyrinthes de ses ruelles ombragées de la médina.