Fresque avec le chien qui trouve la tartufo (truffe). Mais aussi le civet de lièvre, la charcuterie et le fromage Robiota, des icônes du piémont..
Coni prononcez Cóuni en piémontais ou en nissart, est la capitale de la province italienne éponyme…Fondée en 1198 sur un haut plateau au pied des Alpes Maritimes (Alpi Maritimo) est bâtie selon un plan en damier. Elle est surtout connu par les niçois comme ayant le meilleur marché (mercato) de la région. Bien mieux que le très populaire marché de Vintimille à la frontière ligure de Menton. D'ailleurs la plupart des niçois ou des grassois s'y rendent le Mardi jour du marché et boudent pratiquement celui de Vintimille ou les prix sont à la française.
Les porcini...les cèpes à 16€ le kg alors que sur les marchés français elles atteignent souvent 39€.
Coni est appelé Cuneo en italien mais les panneaux sur l’autoroute indiquent « Coni » en langue nisso-piémontaise. À l’époque révolutionnaire cette ville était même la préfecture du département français de la Stura. L’appétit féroce de la France d’annexer pour l’extension de ses territoires étaient sans limite et sans condition avec tout ce que cela comporte de cruauté.
Poivrons, courgettes, carottes, aubergines ...tout à un euro le kilo pour manger avec la bagna cauda
Coni est situé au nord du massif du Mercantour-Argentera faisant partie du 1er Parc Naturel Européen. Cette ville est un important centre agricole et était le grenier du Comté de Nice et du royaume de Sardaigne. Elle appartiendra aux « Savoie » dés 1382. La ville était considérée militairement stratégique, et elle s’est transformée en forteresse pour faire face aux ennemis.
Les melons: 3 pour un euro, le melon canari à 70cts le kilo...gros ananas du Costa Rica à un euro
Le royaume de France assiégea la ville à plusieurs reprises par les vallées savoyardes de la Stura et de l'Ubaye (celle-ci est devenue française au traité d’Utrecht en 1713) et fut conquise par la France lors des guerres napoléoniennes. Elle devint le chef-lieu d'un des quatorze nouveaux départements français créés par l’empereur.
Les fruits, les poires, les pommes, les nettarines tout à un euro le kilo...produits locaux. Les figues de Barbarie (Fico d'India) 1.50€ le kilo (Sardaigne)
Après la restauration du royaume de Sardaigne et lors de l’unification de l’Italie, Coni devint la capitale de la province du même nom. La ville abrite une usine de fabrication de pneumatique du groupe français Michelin. Sont aussi présents Ferrero (Nutella), Mondo (sports), Balocco, Maina, Alstom, Saint Gobain et beaucoup d'autres grandes industries.
la Butalina di Castellamonte (tomate du piémont) à 0.80cts le kilo. Cette tomate est tellement bonne que vous la manger comme un fruit
La province est l'une des plus productives et des plus riches d’Italie. La ville est naturellement jumelée avec Nice. Cuneo est intéressant à explorer, avec de larges rues en partie de style renaissance qui sont agréables à l'amble et une petite vieille-ville historique qui est le reste de la ville fortifiée du XIIe siècle.
Les fleurs de courgettes pour faire les beignets à 2€ les 20 (recette niçoise ICI)
La Via Roma est parmi les rues les plus populaires de la ville. C’est sur la Piazza Galimberti (Très belle Place, une des plus grandes d’Italie), la grande place centrale de Cuneo entourée d'arcades et de bâtiments historiques que se trouve le grand marché tous les Mardi (vêtements et matériel agricole).
Vous découvrirez ses nombreux étalages de spécialités dont les célèbres «Cunesi» de Venchi, chocolats fourrés au rhum, mais également une grande variété de bons produits, naturels et uniques: Vins et fromages, pommes de terre et châtaignes, charcuterie, viande bovine piémontaise et escargots, légumes, fruits et champignons, agneau de Sambuco et bagna caôda, poireaux, courges et polenta de sarrasin : voilà les mille saveurs uniques de la région de Cuneo, véritables occasions de rencontre avec une gastronomie unique au monde !
La truffe Tuber Brumale Vittadini. C’est une truffe d’hiver comme la tuber melanosporum mais plus ordinaire
Il y a aussi les sacs et les chaussures de fabrication italiennes les plus renommées au monde, ainsi que le matériel agricole à des prix 50% moins chers qu’en France. La Province de Cuneo, aussi connue sous le nom de « provincia Granda », la troisième la plus étendue d’Italie, constitue peut-être à ce jour une des meilleures façons de découvrir le Piémont : en effet, les racines et l’histoire sont les mêmes qu’autrefois.
Nocciole di piemonte...ingrédient principal du Gianduja, cette pâte de noisette et chocolat au lait. Avec son gout authentique, elle a été classé meilleure noisette du monde.
Chaque saison offre une opportunité, chaque lieu une surprise : il importe peu qu’on la découvre en hiver, lorsque tout est recouvert de neige, ou bien en été, quand le soleil chaud reflète les couleurs de la nature, parce que son charme est immuable.
Les truffes, j'en ai acheté une petite... et les fromages pecorino avec les copeaux de truffes
La route que j’emprunte aujourd’hui vous emmène dans le piémont italien en passant par la Vallée de la Roya (comté de Nice) pour me rendre dans la capitale de la province de Coni. La route Royale, ou Reale Strada en italien, également appelée « Route du Sel », à l’origine un simple chemin muletier, est au XVIIIe siècle un itinéraire routier reliant le Comté de Nice à Turin, par le Col de Tende.
La cathédrale di San Lorenzo D'Alba
La route partait de la place Saint François à Nice. Elle rejoignait Sospel par l’Escarène, puis gagnait la Giandola de Breil, Tende, et se terminait à Turin via le Col de Tende. La Vallée de la Roya est vite devenue l’axe de circulation obligé entre le littoral méditerranéen et Turin, reliant la capitale piémontaise au seul port de guerre du royaume de Sardaigne à Nice.
La route permettant l’acheminement du sel depuis les magasins du cours Saleya à Nice vers Cunéo, Turin et tout le Piémont jouait un rôle essentiel. Dès 1388, les Ducs de Savoie veulent assurer un « débouché maritime aux pays d’Outre-Monts ». La route du sel va tout d’abord passer par la Vésubie (vallée niçoise). Il s’agissait d’éviter le Comté de Tende dont les révoltes contre la Maison de Savoie rendaient les routes peu sûres.
La Via Vittorio Emanuele II
Mais en 1581, Charles Emmanuel 1er de Savoie entre en possession de Tende. Dès lors, les premiers travaux sont entrepris pour rendre praticable la route reliant le littoral à Turin, devenue capitale de la Savoie. D’abord ouverte aux charrettes, on va ensuite s’attaquer aux passages les plus difficiles, tels que les gorges de la Roya à hauteur de Saorge. Une plaque commémorative gravée dans la pierre est toujours visible à cet endroit.
Palazzo Belli
En 1616 est créé le village de Fontan (Alpes Maritimes). C’est le relais entre Sospel et Tende. Le tracé de la route est modifié, l’itinéraire, plus direct, ne passe plus par Saorge, et permet une étape pour les muletiers. Très vite un village va se développer autour de la fontaine (Fontan/Fontana). En 1669, Fontan compte déjà 38 familles. L’accès est maintenant aisé et accessible aux voitures à quatre chevaux.
En haut, chiesa (église) de la Maddalena. L'architecture typique de briques rouges dans le piémont
La « Real Strada », ou route Royale, est inaugurée en 1780 par Victor Amédée III. A cette occasion, une nouvelle plaque commémorative est sculptée à Saorge. Le Roi veut développer le port de Nice et entend relier la Méditerranée à l’Europe du Nord via Turin, dont il espère faire une capitale européenne d’envergure.
Hélas, l’annexion frauduleuse du Comté de Nice par la France en 1860 et le développement du port de Gènes vont entrainer le déclin de cette Route du Sel construite et développée au prix de tant de difficultés.
Foccacia d'Alba et tarte sucrée aux myrtilles et aux noisettes (crostata di mirtilli e noci)
Autre trésor du piémont et de la région de Cuneo. La truffe blanche d’Alba. On l’appelle le Diamant des Langhe, l'un des plus précieux au monde du point de vue gastronomique et économique. C’est la Rolls-Royce de la truffe. A cause de son prix très élevé (6000€ le kg), la valeur de la truffe blanche peut dépasser celle d'un diamant et près du double chez les détaillants de luxe.
La truffe blanche d'Alba est la plus célèbre au monde et chaque année au mois de Novembre s’organise le plus grand marché de la planète de ce diamant gastronomique. Dès le début la manifestation se caractérise comme un rendez-vous international à ne pas manquer.
Les éditions passées ont vu la participation de personnages importants, de sportifs comme Joe di Maggio, de réalisateurs comme Alfred Hitchcock, le Roi Farouk, d'acteurs comme Ugo Tognazzi, Alain Delon, Gerard Depardieu et beaucoup d’autres. Le salon se compose d’une vente aux enchères record qui a lieu dans la Salle des Masques au Château de Grinzane.
Grâce à la communication par satellite, d'autres villes du monde comme Paris, Hong Kong, Moscou, Las Vegas, Londres, Munich, Tokyo, New York, Los Angeles, Hollywood participent en direct à la vente aux enchères. Par exemple à l'édition 2018, 13 truffes ont été vendues aux enchères pour un total de 307,2 mille euros. L'une des truffes les plus précieuses a été vendue à Hong Kong à 105 mille euros, l'autre à Grinzane à 100 mille euros.
Les Cèpes à 16€ le kilo quand elles sont à 39 en France
Un geste symbolique et généreux: le montant de cette somme était destiné à des œuvres de charité. La truffe blanche d’Alba n’a pas d’équivalant dans le monde. Je me suis juste contenté d’acheter une truffe noire….Tuber Brumale Vittadini.
Tuber aestivum, dite encore truffe de la Saint-Jean ou truffe d'été, une truffe peu chère mais pas comparable à la truffe d'hiver
*Ce n'est pas un hasard si le Piémont est la région qui a vu naître la première université de sciences gastronomiques. Car ici manger bien et manger savoureux fait partie de l'identité régionale. " Bon, sain et équitable " sont les maîtres-mots aussi bien dans la restauration que dans le shopping gastronomique. C’est à Pollenzo, tout près de la ville de Bra, que s’est créée en 2004 la première Université des sciences gastronomiques unique au monde. Cette structure porte-parole du mouvement Slow Food, en réaction à la cuisine fast-food, enseigne à des étudiants du monde entier «à goûter et à déguster».
DIAPORAMA CUNEO/ALBA
