Bologne, c'est 40 kilomètres d'arcades
Bologne a une notoriété un peu restrictive (les pâtes à la Bolognaise…), une concurrence de haute volée à proximité de Verone, Venise et plus loin Florence, Sienne et Rome), résultat Bologne souffre bien injustement de désamour et ne peut guère lutter contre ces mythiques villes italiennes.
Elle a pourtant tout pour plaire: C’est sur qu’il y a une gastronomie plantureuse, sans doute la plus riche au monde, mais c’est cette ambiance à l’italienne intacte et non parasitée par le tourisme qui fait un bien fou !
Le Palazzo d’Accursio
Et surtout un patrimoine qui n’a pas à rougir de ces concurrentes quand on est surnommé Bologna la Rossa.. Bologne la rouge ! Rossa oui, Bologne l’est incontestablement ne serait-ce que pour sa couleur politique, la gauche communiste. Mais dans ses rues le rouge se décline en ocre, rouge vermillon, mais aussi brun, jaune pastel et d’autres teintes chaudes et lumineuses.
Un nuancier qui se déroule sur 40 kilomètres d’arcades courant le long des rues. 40km… un record mondial et une seule fonction, celle de supporter l’agrandissement des maisons afin d’héberger au fil du temps l’afflux d’étudiants.
Car Bologne est la plus grande ville universitaire du monde. Ces portiques donnent un charme certain à la ville, protègent des intempéries et du soleil. Mais elles ferment l’horizon et empêchent toute perspective d’échappée visuelle vers la campagne environnante, sensation du reste renforcée par la topologie d’une ville sans relief.
Il y a bien les deux tours (penchées) d’Asinelli et Garisenda pour compenser et nous donner l’opportunité de prendre enfin de la hauteur histoire de voir le lointain ! Il ne faut pas longtemps pour prendre le pouls de Bologne : immenses artères commerçantes laissées aux piétons le dimanche, terrasses ensoleillées, sitting réguliers des étudiants dans le quartier des universités, va-et-vient de bicyclettes…
Comme souvent en Italie le bien-être ordinaire ne peut se concevoir sans un envahissement franc et enthousiaste de l’espace public. On mange, on rit, on vit dehors. Un mode de vie contagieux qu’on s’empresse de suivre aussi le temps d’un week-end fugitif. Nous connaissons cela à Nice mais pas forcement dans le reste de la France.
La Fontana del Nettuno
Je dois malheureusement l’avouer…la France est triste ! Pour me ressourcer, rien ne vaut l’Italie. Ce pays m’enchantera toujours. Sa cuisine est sublime de simplicité. La mama et la pasta, les deux piliers du bonheur en Italie, auxquels j’ajouterais la porchetta, la mozarella di buffala, la mortadelle, la pizza ….
Les deux Torri de Bologne
Bref toutes cette orgie de bonnes choses à manger dont la simple vision dans les vitrines me fait grossir. Justement, à Bologne on fait bombance comme il se doit et pas que de pâtes à la bolognaise qui du reste en italien se disent « al ragu ».
Entre autres spécialités, la mortadelle mais aussi le salame rosa. A Bologne l’immersion dans la vie locale passe donc par la bonne bouffe dont la charcuterie est ici immortelle. Rien n’égale dans le monde la charcuterie italienne.
Oh les beaux jambons, Ah les bons fromages, ohhhh la mortadelle, qu’on vous met dans un petit pain (A nice, on appelle cela: la merenda) et hop ça vous fait votre sandwich italien du midi pour ne perdre aucun temps et le consacrer uniquement à la visite.
La ville possède 40km d'arcade au classement unesco
Passons à Bologna la Dota, car elle renferme une des plus vieilles universités d’Europe. C’est au Palazzo Dotti situé justement dans le quartier des universités qu’il faut se rendre pour comprendre l’ampleur du rayonnement intellectuel de la ville.
Dans une ruelle de la vieille ville, une petite fenêtre ...mais qu'y a t'il derrière ?
Il abrite une collection universitaire bizarre et hétéroclite quoique très bien rangée par grande discipline scientifique: l’anatomie avec ses moulages d’utérus, de fœtus difformes mais aussi ses cires anatomiques qui nous livrent sans aucune censure, ni aucun filtre, viscères, organes et autres squelettes.
Le secret est bien gardé. Il faut parler italien pour savoir ou cela se trouve...les mystérieux canaux de Bologne. (canale delle moline)
La section d’histoire naturelle elle ressemble un peu à un cabinet de curiosités. On y retrouve des bestioles figées dans du formol et difficilement identifiables, des peaux de serpents géants, des œufs d’on ne sait trop quel oiseau. Ensuite place aux maquettes de bateaux en tout genre et à l’art militaire…
Le due torri, Torre Degli Asinelli
Quand je vous parlais d’éclectisme ! N’y a t-il pas de meilleur moment que l’apéro en vacances ? Surtout en ville, quand fourbu d’avoir battu le pavé toute la journée, l’appel de la bière (ou du Spritz en Italie) devient irrésistible tout comme l’idée de poser ses fesses sur une chaise et regarder s’écouler la vie locale.
Dans le nord de l’Italie, l’Apero n’est pas un simple Apero, c’est un Aperitivo, un moment sublime où le verre peut-être accompagné d’un buffet à volonté d’antipasti, salades, charcuteries et autres italianeries tout ça souvent à prix imbattable (5€ en général), il suffit de bien choisir le lieu. Tout cela n’existe pas en France, ce n’est pas la même ambiance…
Les Piazzas sont le cœur de la vie sociale dans les villes italiennes et les places de Bologne obéissent à la règle. Le cœur de la ville se situe sur la superbe Piazza Maggiore, où se trouvent notamment la Fontaine de Neptune, le Palazzo del Podesta, le Palazzo d’Accursio et la Basilique di San Petronio.
Bologne la rossa
Non loin se trouvent les Tours de Bologne, la tour Asinelli et la tour Garisenda. Elles sont l’un des symboles de la ville. Le Palais de l’Archiginnasio. L’Abbaye San Stefano est située sur la Piazza San Stefano, le Palazzo Poggi Si vous vous enfoncez dans les petites rues autour de la Via Drapperie (surnommé le « Quadrilatero« ), vous trouverez de nombreux petits commerces tous plus appétissants les uns que les autres :
fruits et légumes, charcuterie italienne, parmesan, vinaigre balsamique, huiles d’olives. La ville possède de nombreux canaux, mais nombre d’entre eux ont été recouverts ou sont vraiment bien cachés. On pourrait par exemple passer dans la Via Piella. Le chef-lieu de l’Émilie-Romagne a, en effet, été bâti sur les canaux, les écluses et les vestiges d’un système hydraulique qui permettait de rejoindre le Pô et la mer Adriatique.
Le torrent de l’Aposa, une fantastique galerie, un labyrinthe de tunnels qui traverse Bologne. Située sous la via Rizzoli (rue centrale de Bologne) se trouve encore un pont romain qui reliait les deux rives de l’Aposa. (apparement non visitable).
La Citerne de Valverde connue aussi sous le nom de « Bagni di Mario » (Bains de Mario) une oeuvre créée pour alimenter la fontaine de Neptune, sur la Piazza Maggiore. Difficile de vous expliquer les émotions qui sont toujours très intenses quand je vais en Italie. Je me sens comme chez moi, ça me rappelle chez grand mère….
Tout y est toujours très beau, grandiose. Impossible de passer à côté du passé prestigieux de l’Italie. Sa puissance se reflète dans son architecture, dans ce patrimoine toujours debout. Ces propos ne parleront peut-être pas à tous. Pour beaucoup l’Italie ne se résume qu’à faire bonne chère et un amas de vieilles pierres. Les Français pense toujours avoir plus beau que les autres…
L’Italie, c’est une façon de vivre, une odeur particulière. Un boucan si typique en journée, quelques Klaxons de scooters, ces « mamma » qui parlent beaucoup trop forts entre elles, et puis ce calme serein à la tombée de la nuit. L’Italie, là où le populaire et le beau se conjugue. Comme une équation parfaite.
DIAPORAMA BOLOGNE