les jolies couleurs de la vieille ville avec ses façades ornementales et ses bas relief
La majestueuse Prague, capitale des rois de Bohème a su marier l’architecture médiévale et celle moderne art deco pour enfanter d’une des plus belles villes au monde. Prague est une ville de légendes et de sortilèges inscrite à l'Unesco depuis décembre 1992.
Il y a des âmes errantes, des squelettes en goguette, des cavaliers sans tête et des Dames blanches, des carrosses en feu et des créatures ardentes, des ondins facétieux et des trésors enfouis...Prague concentre un nombre phénoménal de mystères et de contes qui se transmettent de génération en génération.
La façade de la maison est ornée de reliefs en stuc de 1713. Figures de la Vierge Marie avec Jésus sur le cercle à base de huit étoiles pointu couronné des lions tchèques. On y voit aussi St. Václav, Saint-Sébastien, Saint-Roch, Saint-Ignace et Saint-droit. Au-dessus de la fenêtre, au troisième étage, se trouve Sainte Rozalia.
Comment expliquer ce phénomène ? Est-ce parce que la cité, dressée au coeur de l'Europe, a su si bien préserver son fantasmagorique patrimoine ? Est-ce par la personnalité de certains des princes qui la gouvernèrent ?
Ici, les histoires transpirent des vieilles pierres, jaillissent. Sur les mille et une légendes qui hantent la capitale, certaines sont même devenues universelles.
Une vieille ville très colorée
C'est, ici par exemple, dans une bâtisse du quartier de Nové Mesto qu'un certain docteur Faust, adepte de magie noire, aurait, au cours du XVIe siècle, vendu son âme au diable en échange du secret de l'amour et de la jeunesse éternelle.
Sur le bord de la Vitava
Ici se croisent croyances païennes et sacrées, sagas aristocratiques et populaires, paraboles israélites et chrétiennes, récits celtes, slaves, germains... Prague, c'est le "royaume du milieu" par excellence, un carrefour des cultures et des routes marchandes d'Europe. Les mythes y ont éclos, foisonné et survécu pour la plupart grâce à la conservation du patrimoine architectural.
A l'inverse de ses rivales d'Europe centrale, Vienne, Dresde, Varsovie ou Berlin, la métropole tchèque a peu souffert en ses murs des bombardements de la Seconde guerre mondiale. A l'exception du quartier juif, aux ruelles insalubres rasées à la fin du XIXe siècle, elle semble, ô miracle, intacte.
Ginger & Fred la maison dansante. Au plus haut bar terrasse panoramique
Ce musée à ciel ouvert reflète aujourd'hui toutes les époques et tous les styles, avec son flamboyant baroque mâtiné de style Renaissance, rococo ou Art nouveau. Et une forêt de symboles se cache en ses anciennes bâtisses.
Le nez en l'air, on guette un signe, un détail, un message : ici, une scène de décapitation peinte au-dessus d'une porte cochère de la rue Dlouha, là, un garnement pétrifié sur le pilier gauche de l'église Saint-Martin-dans-le-Mur.
Magnifique promenade dans le Stare Mesto
En plongeant dans la ville comme dans un cabinet de curiosités, on se heurte aux énigmatiques enseignes, qui, jusqu'au XVIIIe siècle, palliaient l'absence de numérotation des maisons: une licorne, trois violons, un renard bleu, un lion rouge, un soleil noir, une grenouille verte, un arbre d’or…
L'alchimie, les sciences occultes, la mystique ont connu ici un succès fou. Surtout par la volonté d'empereurs visionnaires, Charles IV et Rodolphe II. Le second, héritier de la dynastie des Habsbourg, était moins avide de conquêtes que de secrets kabbalistiques, d'élixirs de jouvence et de pierre philosophale.
La colline de Hradcany aimantait alors tout un aréopage de médiums, d'astrologues et de magiciens, et palpitait au gré d'expériences sulfureuses menées dans une kyrielle de laboratoires. Ces officines n'existent plus. Pourtant, on est toujours happé par l'aura de mystère qui règne aux alentours du château. Mais d'où vient ce magnétisme ?
Du coté de Mala Strana
Peut-être, comme l'affirment certains chercheurs, des plans d'urbanisme de Charles IV : dès le Moyen Age, ce souverain se serait efforcé d'agrandir la cité selon les lois de l'astronomie, de calculer les positions des rues et des édifices en fonction des solstices, phénomènes célestes ou autres lignes de force invisibles...
Sur la place du Palais Royal, des reproductions fidèles de voitures originales et mythiques des années 1920 attendent les touristes.
Les règnes de Charles IV et de Rodolphe II ont été des âges d'or. Mais ces époques propices aux mythes restent des exceptions. La plupart du temps, Prague était en liberté surveillée : sous les Austro-Hongrois, les nazis, les Soviétiques….
La Tour de la Television, 216 mètres de haut et qui pèse 11 800 tonnes. Pour moi l'un des seuls mauvais gout de Prague. Un resto panoramique se trouve au 66e etage
Les légendes de Prague et de l'ancienne Bohême ont même servi à affermir l'identité tchèque, menacée d'effacement au sein de la monarchie austro-hongroise.
Sculpture de David Cerny un peu partout en centre ville
Au XIXe siècle, les partisans du "Renouveau national" ont collecté les vieilles traditions orales. Depuis lors, elles sont apprises à l'école, réinventées sans cesse par les romanciers, compositeurs, peintres et dramaturges.
Même les artistes contemporains continuent de puiser dans ce terreau fertile. Le revers de la médaille, c’est que la magie est devenue un business, un slogan publicitaire de Prague. Les boutiques de souvenirs écoulent des poteries en forme de golem ou déclinent le visage de Franz Kafka, l'écrivain à l'univers fantastique, sur des tee-shirts ou des pin's.
Dans les quartiers chics, des hôtels sont baptisés Metamorphosis ou Alchymist, tandis que des restaurants arborent des enseignes ésotériques du style "A l'étoile noire".
Un musée des Fantômes et des Légendes a même ouvert ses portes à deux pas du pont Charles. Un autre symbole de la ville a rejoint le surnaturel: la fabuleuse horloge astronomique (Prazsky orloj), assemblée en 1410.
Si elle s'arrête, mauvais présage pour la Bohême or, elle s'est justement immobilisée avant les inondations qui ont ravagé la capitale en 2002. Un hasard ? Pas pour les Pragois, qui sont nombreux à croire à la magie de la ville.
Ne boudez pas votre plaisir et prenez le temps de vous balader dans ses petites ruelles. Vous rejoindrez, en vous éloignant des grandes artères, des petits jardins à l'italienne ou bien encore l'immense parc de Petrin qui s'étend au pied du quartier.
Si le soleil est de la partie, vous tomberez amoureux des façades colorées, rose pâle, vert amande, jaune d'or, rouge sombre ainsi que des trompes l'oeil savamment dessinés C'est l'un des rares pays de l'Est qui voit ses bâtiments d'inspiration italienne. La référence architecturale !
Immeuble le général électrique bâtiment initialement la RCA Victor bâtiment art-déco (photo du haut)
Après la bataille de la Montagne Blanche, les nobles catholiques s'y installèrent en masse et firent du quartier de Mala Strana l'antichambre baroque du Château. Baroque des nombreux palais des grands du Royaume ou baroque des églises de la contre réforme. La plupart des visiteurs qui ont vu Naples avant Prague disent: Voir Naples et mourir... Voir Prague et revivre.
l'extraordinaire palais Adria, dans le style rondocubiste du début des années 1920 à Prague héberge le célèbre théâtre Laterna Magica
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